- cloîtrer
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• 1623; de cloître1 ♦ Faire entrer comme religieux, religieuse dans un monastère fermé. Cloîtrer une jeune fille. P. p. adj. Religieux cloîtrés.2 ♦ Relig. Cloîtrer un couvent : décréter qu'il observera la clôture.3 ♦ (1832) Fig. Enfermer, mettre à l'écart. — Pronom. plus cour. SE CLOÎTRER : vivre à l'écart du monde. ⇒ s'enfermer, se retirer. Elle se cloître chez elle. — Fig. « une obstination de femme cloîtrée au fond de ses devoirs » (Zola).Synonymes :Tenir quelqu'un étroitement enfermé, l'éloigner du mondeSynonymes :- enfermercloîtrerv.d1./d v. tr. Soumettre à la règle de la clôture (sens 2).|| v. Pron. Se retirer dans un cloître.d2./d Fig., cour. Enfermer (qqn).|| v. Pron. Mener une vie très retirée.— Se cloîtrer chez soi, s'y enfermer.⇒CLOÎTRER, verbe trans.A.— Emploi trans.1. Enfermer dans un cloître, contraindre à prendre l'habit :• 1. On discute, en baissant la voix avec mystère,Trois avis : le [Nuño] cloîtrer au prochain monastère,L'aller vendre à Juzaph, prince des sarrasins,Le jeter simplement dans un des puits voisins.HUGO, La Légende des siècles, t. 1, Le Petit roi de Galice, 1883, p. 270.2. P. ext., au fig. Tenir enfermé, séparé du monde :• 2. ... les Bourbons châtrés, écrasés de dévotion malsaine, cloîtraient leurs vices secrets dans l'alcôve et le confessionnal.É. FAURE, Hist. de l'art, 1921, p. 135.B.— Emploi pronom.1. S'enfermer volontairement dans un monastère :• 3. Ni Montriveau ni ses amis ne purent trouver la trace de la duchesse. Elle s'était évidemment cloîtrée. Montriveau résolut de fouiller ou de faire fouiller tous les couvents du monde.BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, p. 341.2. Au fig.a) Se retirer pour n'avoir aucun contact avec le monde extérieur :• 4. Le jardin dans lequel nous nous étions volontairement cloîtrés abondait en raisins qui n'ont jamais pu mûrir.REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 16.b) Se cloîtrer dans. S'isoler dans une occupation, un état, une idée, en se dégageant de toute préoccupation étrangère :• 5. Elle s'enfonce dans cette trappe : la souffrance physique. Elle se cloître dans la maladie.MAURIAC, Journal, 2, 1937, p. 119.Prononc. et Orth. :[
], (je) cloître [
]. Pour la transcr. avec [
] post. et pour celle de LAND. 1834, cf. cloître. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme cloistrer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1623 part. passé substantivé cloistré (Cout. du Luxembourg ds Nouv. Coutumier général, t. II, p. 340); 1690 cloistrer (FUR.). Dér. de cloître; dés. -er. Fréq. abs. littér. :31.
cloîtrer [klwɑtʀe] v. tr.ÉTYM. 1623; de cloître.❖2 Relig. || Cloîtrer un couvent : décréter qu'un couvent observera la clôture.3 Fig. Enfermer, mettre à l'écart (qqn).——————se cloîtrer v. pron.1 Faire profession dans un monastère fermé.0.1 Ce fut le 8 juillet 1866 que Bernadette quitta Lourdes. Elle partait pour se cloîtrer, à Nevers, au couvent de Saint-Gildard, la maison mère des Sœurs qui desservaient l'Hospice, où elle avait appris à lire, où elle vivait depuis huit ans.Zola, Lourdes, p. 272.2 Vivre à l'écart du monde. ⇒ Enfermer (s'), retirer (se). || Se cloîtrer dans ses occupations, ses idées, s'abstraire de tout ce qui y est étranger.1 (…) j'ai été et suis affairé à achever un second volume de roman, lequel est dans un train d'idées si différent de la politique ou des choses de dehors que j'ai dû m'y cloîtrer pour ainsi dire, afin de ne pas trop perdre l'inspiration.Sainte-Beuve, Correspondance, t. I, 15 déc. 1833, p. 409.——————cloîtré, ée p. p. adj.♦ Se dit des religieux qui vivent à l'intérieur d'un cloître (⇒ Cloître, 1.) ou de la partie du monastère qui se trouve en deçà de la clôture.♦ Fig. Qui vit à l'écart du monde.2 (…) une obstination de femme cloîtrée au fond de ses devoirs.Zola, Pot-Bouille, p. 234.3 Le jour suivant, cloîtrés par une pluie fine et persistante, les deux enfants durent renoncer à leur promenade quotidienne.Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 230.❖COMP. Encloîtrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.